Petite histoire du Québec
Ponctuée de déchirements, de guerres du pouvoir, d’épidémies meurtrières et de trahisons honteuses, l’histoire du Québec est riche en rebondissements.
Peuplé jusqu’au XVIIe siècle par des Amérindiens, le territoire québécois est une contrée sauvage et vierge d’hommes blancs. On raconte que le premier contact avec l’homme blanc s’est fait autour du Xe siècle, alors que les Vikings tentent de coloniser Terre-Neuve et l’île de Baffin. Cependant, cette tentative s’avère vaine. On préfère plutôt retirer ou abandonner les établissements scandinaves, le climat rigoureux étant pour cause. Ce n’est qu’en 1534 que le Français Jacques Cartier foule le sol québécois. Il laisse d’ailleurs sa trace à Gaspé, où il plante une croix. Au cours de l’année suivante, il entreprend le périple qui le mène à Montréal (village d’Hochelaga, à l’époque). Bien qu’un certain de Roberval tente à son tour d’établir une colonie sur le territoire, la France se désintéresse du Canada pendant plus de 50 ans. Début 1600, de Chauvin fonde le premier poste de traite, lieu d’échanges de marchandises, au Québec en la ville de Tadoussac. En 1608, Samuel de Champlain fonde la ville de Québec, second comptoir de traite au Québec. Un siècle et demi plus tard, la colonie de la Nouvelle-France s’étend sur un large territoire et compte plus de 60 000 âmes.
C’est la guerre de Sept ans (1756-1763) entre la France et la Grande-Bretagne qui signe l’instabilité et les déchirements dans la nouvelle colonie française. La Grande-Bretagne veut en finir avec la Nouvelle-France, et ce, de toutes les façons possibles. La France capitule finalement en 1763 et signe avec la Grande-Bretagne le Traité de Paris, ne laissant ni plus ni moins l’ensemble du territoire aux Britanniques, à l’exception des îles de St-Pierre et Miquelon et de la Guadeloupe. Le but de la Grande-Bretagne est d’assimiler complètement le peuple canadien-français en l’obligeant à parler anglais, à adopter la religion et en les coupant de tous contacts avec la France durant près de 200 ans. En 1791, l’Acte constitutionnel divise le territoire en deux : le Haut et le Bas-Canada. On cherche ainsi à « catégoriser » Canadiens français et Canadiens anglais, ce qui a pour cause, encore à ce jour, de créer de fortes discordes entre Ouest et Est canadien.
Malgré quelques mouvements rebelles tels que le parti Patriote en 1834 (avec en tête Louis-Joseph Papineau) et les soulèvements populaires, ce n’est que le 1er juillet 1867 avec la Loi constitutionnelle (fédération canadienne) que l’on reconnaît enfin au québécois leur religion, leur langue et leur législation basée sur le modèle français. Une certaine forme d’animosité animera le Canada fragmenté pour les siècles à venir. Le Québec tente diverses révoltes en cours des années, sans toutefois arriver à obtenir l’indépendance pour laquelle sa population se bat depuis toujours.
Les années 1960 se caractérisent par la Révolution tranquille, années d’évolutions et de pouvoir politique sans précédent pour les Québécois. C’est d’ailleurs la naissance du FLQ (Front de libération du Québec), étrangement illustré d’un personnage patriotique… Ce mouvement a d’ailleurs pour effet de raviver les esprits indépendantistes et d’éveiller l’amour latent des Québécois pour leur pays. Malgré l’avancement politique qu’on y engendre, Québec et autres provinces canadiennes demeurent différentes sur plusieurs points de vue. On tente le référendum pour l’indépendance du Québec à deux reprises, soit en 1980 et en 1995. Les résultats sont accablants : 40 % ainsi que 49.4 % de la population, respectivement, vote en faveur de la séparation du Québec du reste du Canada. Bien que cette perspective laisse encore matière à optimisme, le beau rêve indépendantiste perd peu à peu ses couleurs. Seuls quelques idéalistes hardis se laissent actuellement charmer par cette idée.